Journée d'études Analyse et visualisation des données I3M

Message des organisateurs

Le séminaire Analyse et Visualisation de Données (AVD), porté par le Pôle "Information et environnement numérique" du laboratoire I3M, a été créé en septembre 2013, avec la volonté affichée depermettre aux chercheurs d’I3M intéressés par l’analyse et la visualisation de données, qu’ils en soient experts ou non, de s’enrichir des méthodes et outils employés par les autres membres du laboratoire. Le but était également d’encourager, par le prisme méthodologique, des échanges transversaux sur les terrains, les objets étudiés et les théories mobilisées dans le cadre de ces analyses.

Après plus de 12 sessions mensuelles d'échanges nous ayant permis d'enrichir et développer une culture scientifique commune, nous souhaitons aujourd'hui partager plus largement le fruit de nos réflexions lors d'une journée d'études qui se déroulera en septembre 2015, et dont vous trouverez l'appel à communication ci-dessous et en pièce jointe de ce mail.

Les propositions, courtes, ne devront pas excéder 5000 signes (espaces, notes et références bibliographiques compris) et devront être envoyées à journees.avd@gmail.com avant le  22 mai 2015. Nous encourageons tous les membres du laboratoire, et au premier chef ceux qui sont intervenus lors d'un séminaire AVD (mais pas exclusivement), à soumettre une proposition pour cette journée d'étude, dont l'objectif est de poser un jalon dans notre réflexion commune, tout autant que de contribuer à la nourrir par de nouveaux échanges.

En espérant vous lire et vous voir nombreux lors de ce rendez-vous.

Amicalement,

Le comité d'organisation: Jacques Araszkiewiez, Samy Ben Amor, Eric Boutin, David Reymond, Gabriel Gallezot, Emmanuel Marty

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Journée d’études “Questionner l’Analyse et la Visualisation des Données”, laboratoire I3M, Nice, Septembre 2015

Depuis une vingtaine d’années, la production nativement numérique et la numérisation croissante de données de tous ordres (textuelles, chiffrées, relationnelles, etc.) a considérablement facilité leur archivage, leur circulation, leur consultation et leur manipulation, dans des agencements dont la diversité n’a d’égale que celle des fins auxquelles ces données sont convoquées. Aujourd’hui, qu’il s’agisse de journalisme, de gestion de l’information, de communication, de culture, de littérature, des politiques publiques, du droit ou encore du marketing, les champs de pratiques socio-professionnelles sont confrontés à une masse considérable de données.

Dans le domaine de la recherche en sciences humaines et sociales relative à ces champs, ces données sont porteuses de riches potentialités, mais leur ampleur et leur caractère parfois chaotique peuvent décourager le chercheur. Pourtant, des méthodes et outils spécifiques, parfois désignés sous le vocable « digital methods », ont été progressivement pensés et développés pour faciliter la (re)construction de sens à partir de volumes plus ou moins importants de données. Indexation, crawling ou web scraping, archivage et gestion de bases de données, statistique classique et analyse de données textuelles, analyse de contenu et traitement automatique des langues, graphes de réseaux et cartographies du web, ou encore infographie et modes de visualisation : ces « techniques intellectuelles », distinctes et assemblées, se trouvent à la croisée de divers champs de recherche et concernent très directement les sciences de l’information et de la communication pour explorer, expliquer, synthétiser ou simplement présenter des faits.

Ces méthodes et outils d'agencement informationnel ou de redocumentarisation permettent une herméneutique des corpus et ont une réelle portée heuristique, que cette journée d’études ambitionne de présenter, détailler, croiser et interroger.

En même temps, force est de constater que cette immixtion du numérique dans nos activités quotidiennes s’est produite subrepticement, sans débat ni discussion, dans une forme d’imposition par l’adhésion immédiate (et donc irréfléchie) d’usagers divers dont l’enthousiasme était motivé par nombre de promesses d’ordre sémiotique (l’intelligibilité du monde à moindre coût cognitif), socio-politique (l’émancipation des individus par la démocratie digitale), économique (dans un marché libertaire débarrassé des lourdeurs bureaucratiques).

Portées par des idéologies et des mythologies ambivalentes (et souvent contradictoires), les potentialités socio-techniques du numérique se sont actualisées dans des sociétés hétérogènes, et sont elles-mêmes porteuses d’enjeux et de mécanismes parfois flous ou obscurs qu’il s’agira ici de mieux cerner:

Dans le cadre de cette journée d’études centrée sur l’Analyse et la Visualisation de Données (AVD), les réflexions interrogeront essentiellement deux aspects : les outils, techniques, formats et processus de l’AVD d’une part, les enjeux économiques, socio-politiques et socio-sémiotiques de la mobilisation de ces techniques intellectuelles d’autre part.

Les propositions de communication porteront donc sur l’un ou l’autre de ces aspects:

-       Outils, processus d’analyse et typologies de données : il s’agit à partir d’exemples concrets de saisir en soi le processus d’analyse et de visualisation des données.

●     Fouille et aspiration des données (web scraping, crawling, data-mining, etc.)

●     Langages et logiciels d’analyse des données (statistique, modèles prédictifs, etc.)

●     Analyse de données sonores (sonification-musification),

●     Analyse de données visuelles (identification d’images, fouille et reconnaissance visuelle)

●     Analyse de données textuelles (lexicométrie, sémantique, morpho-syntaxe, etc.)

●     Analyse de données mobiles (mobiquité, environnements techniques : qr code, nfs, cloud, consommation de l’information, etc.)

●     Analyse de logs et données personnelles (économie de l’attention, données user centric, profilage algorithmique)

●     Analyse de données indexées et documents (bibliométrie et infométrie)

●     Analyse de réseau et du web (webométrie et cartographie des réseaux socio-numériques, graphes relationnels)

●     Outils cartographiques (SIG)

●     Outils de croisement (mashup), travail de représentation / infographie

-       Terrains, champs sociaux d’application et de questionnements de l’AVD : il s’agit de mesurer les effets socio-économiques, socio-sémiotiques et socio-politiques de l’AVD à partir de différents champs d’application.

●     Data-journalisme

●     Enseignement et TICE

●     Recherche et évaluation scientifiques

●     Publicité

●     Veille stratégique et intelligence informationnelle (Information retrieval and decision making, etc.)

●     Organisation des territoires, intelligence territoriale

En abordant ces deux facettes, l’objectif sera de circonscrire la dimension propre de l’AVD dans ses rapports internes et externes afin de cerner sa place au sein d’un nouveau contrat de communication défini par la multiplication des écritures numériques.

Les propositions, courtes, ne devront pas excéder 5000 signes (espaces, notes et références bibliographiques compris) et devront être envoyées à journees.avd@gmail.com avant le  22 mai 2015. Les auteurs dont les textes seront sélectionnés seront invités à participer à la journée d’études, qui se déroulera sous forme de tables-rondes réunissant chacune environ 5 contributeurs. Chaque participant sera invité à présenter un bref exposé liminaire de sa contribution (5 minutes) et un débat de 50 minutes prendra ensuite place, axé sur la réflexion d’un expert du domaine, invité par le comité d’organisation, et animé par un journaliste professionnel.

A la date de tenue de la journée d’études, une collection sur HAL rassemblera l’ensemble des contributions sélectionnées, laissant ainsi la place à un prolongement des textes sur d’autres objets éditoriaux. A l’issue de la journée, un second travail de rédaction plus fouillé et d’autres formes éditoriales sont envisagés.